Bilan de 2 ans sur l'eau
Nous avons fêté à Cartagène le 26 septembre dernier nos deux ans de voyage !
Que de chemins parcourus : Catalogne, Baléares, Espagne, Gibraltar, Maroc, Canaries, Sénégal et le Sine Saloum, Gambie, Cap vert, Brésil, Guyane, Tobago, Martinique, Guadeloupe, les grenadines, Antigua, Barbuda, l'archipèle des Roques, puis les Aves, Bonaire, Curaçao, la Colombie et enfin ici, le Panama !
Une question qui revient souvent : quel est le plus beau lieu, quel est le meilleur souvenir ? Très difficile de répondre à cette question, tous les pays ont leur charme et leurs inconvénients.
L'engagement au Sine Saloum avec voiles sans frontières : deux mois et 15 villages visités ! La Gambie et sa faune : crocodiles, babouins, et hippopotames en liberté ! La douceur de vivre à Lamine Lodge dans la mangrove à côté de la capitale, Banjul. La fête du dimanche soir à Palméra sur l'île de Sal au Cap vert et les vertigineux treks de San Antao. La transat très tranquille sans fatigue à l'arrivée à Salvador, accueillis par Corcovado, compagnon de voyage sur plusieurs mois ! Le dédale des rio brésiliens et les petits villages qui les bordent comme Caïru, la plage de Boïpeba, une des plus belles que je n'ai jamais vue ! Des kilomètres de sable fin bordés de cocotiers et personne ou presque ! Des chevaux sauvages qui galopent sur la plage ! L'ambiance de Jacaré, marina brésilienne tenue par des français. Les dunes des îles Lençois et la mission filtres. La Guyane, la merveilleuse surprise surtout grâce à Eric et Sylvie qui vont nous faire découvrir leur “pays” d'adoption ! L'île de Tobago qui allie des fonds sous-marins superbes avec une nature luxuriante. La Martinique en pélérinage avec plein de “bateaux copains”, la Guadeloupe en famille et sa forêt tropicale. Les Roques et les Aves à jouer au Robinson avec Corcovado retrouvé après 7 mois ! Des snorkeling de rêve à quelques mètres du bateau ! L'ambiance cruisers à Bonaire et les cours de kite-surf. L'entrée à Williamstadt où le pont flottant s'ouvre pour nous sur une ville colorée. Et enfin la Colombie si diverse et contrastée, avec les deux jours passés dans un village d'indiens Arruacos. Medellin la gigantesque, et les villages de Jardin, Jérico et Guatapé.
Et l'enfer du décor ? Surtout les avaries presque quotidiennes ! Mais doucement j'apprends à mieux les accepter et puis, on est de plus en plus compétents pour résoudre les problèmes nous mêmes ! On peut dire qu'entre les réparations, l'entretien, le lavage, c'est presque deux heures par jour, parfois beaucoup plus. La vulnérabilité de la vie sur un bateau : météo, administration, autres bateaux, pirates etc... La malhonnêteté des marocains dans les lieux touristiques, l'insécurité grandissante du Brésil, beaucoup de mouillages prévus ont été abandonnés pour cette raison ! Le nombre de bateaux au sud de grenade, en Martinique et aux Grenadines. Les périodes, heureusement rares, sans bateau-copain avec enfants, et donc Timothée sans copain ! La gestion de la santé, parfois compliquée...
Nous n'avons pas de problème avec la promiscuité. Même si l'espace n'est pas celui d'une maison classique, le bateau est spacieux pour trois ! Il est rapide, ce qui diminue les temps de trajet de parfois plusieurs jours, confortable et bien équipé. La machine à laver le linge est un luxe sur un bateau ! L'entente familiale est bonne globalement, et je ne crois pas qu'un de nous trois souhaite arrêter le voyage. Même si les anciens copains de Tim lui manque...
Enfin, on ne se voit pas, du moins pour l'instant, reprendre la vie d'avant, le réveil le matin pour une journée qui ressemblera à celle d'hier et à celle de demain. La vie en voyage a cela d'intéressant qu'aucune journée ne se ressemble ! Et il y a toujours des moments “d'ennuie” où l'on peut lire, méditer ou faire du yoga.
La vie continue, le voyage aussi. Même si nous n'avons jamais exclu la possibilité de s'installer à un endroit qui nous plait... Comme cette maison-dôme en vente sur l'île de Béquia, au milieu de la forêt qui nous a fait réfléchir (mais pas fléchir ! ). Le prix des tomates étaient beaucoup trop cher sur l'île, nous ne l'avons pas achetée...
Jacques Brel disait qu'a 16 ans, un homme a deja fait tous ses reves et il passera sa vie a essayer de les realiser. Parfois tardivement...
Comme dirait Olivier de Kersauson, il me fallait faire le tour du monde, au moins par politesse...
Le jour du depart a Gruissan, le 26 septembre 2017